Qui n’a jamais rêvé de devenir un·e pro du rangement, au point que plus jamais rien ne traînerait dans son appartement ou sa maison semblerait tout droit sortie du catalogue d’un magasin d’ameublement ?
Maintenant, vote à main levée : qui ici a déjà concrétisé cette utopie pendant plus de quelques jours ?
C’est bien ce qu’il me semblait !
Et… c’est parfaitement normal, parce que….
L’image du rangement que l’on nous vend est un mythe !
Toujours par main levée : qui s’est déjà entendu·e dire « et range ta chambre, c’est le bazar/un vrai capharnaüm ici ! » et a immédiatement pensé « non, c’est un chaos organisé ! » ?
Un chaos organisé, pas un chaos rangé et le choix des mots est très important parce que pour qu’un habitat (ou un lieu de travail) soit efficace et propre, il faut faire preuve d’organisation et pas de rangement.
Et la différence se fait en une question : si j’ai besoin de cet objet, où est-ce que je vais le chercher ?
Si tu te dis ironiquement « ah ben merci Julie, jamais j’aurais pensé qu’il y avait un lien », je vais te demander : si c’est si évident, pourquoi tu t’obstines à vouloir ranger plus qu’à vouloir organiser ?
Est-ce que c’est parce qu’on t’a offert 50 exemplaires du livre de Marie Kondō, « reine du rangement » et qu’on t’a forcé·e à regarder sa série Netflix ?
Si c’est le cas, respire un grand coup, j’ai moi-même tapé une belle crise d’angoisse devant tout ce rangement qui est parfaitement inadéquat.
Je vais te donner un exemple concret de l’inefficacité du rangement et la logique de l’organisation venant de mon quotidien : les limes à ongle.
Si je fais le tour de mon voisinage et que je demande à tout le monde où iels rangent leurs limes à ongle, un bon 80% va me répondre, avec un air blasé : « bah… à la salle de bain, comme tout le monde ».
Et cette réponse fait sens : la manucure est un soin et, en tout cas en occident, on a tendance à réaliser nos soins dans la salle de bain.
Sauf que moi, je sais que j’ai besoin de limer mes ongles quand je suis à mon bureau, fil et crochet en main, à fabriquer des peluches, vêtements, etc., et que mon fil vient se coincer dans un ongle.
Donc, si je m’impose du rangement, donc de placer des objets à l’endroit où la société me dit qu’ils doivent aller, quand mon ongle accroche le fil et que je peste, il faut que j’aille à la salle de bain, limer mon ongle, descendre voir si c’est bon, remonter parce que ça accroche encore.
C’est long.
Donc à la place, je descends la lime avec moi.
Et devine quoi ? Elle ne retourne pas à la salle de bain.
Jamais.
Sauf que sur mon bureau, ou au milieu de mes pelotes, c’est pas tellement sa place.
Donc un choix doit s’opérer : soit je me force à ranger ça à la salle de bain, soit… je m’organise pour avoir un espace, dans mon bureau, pour cette lime.
Avec un regard pragmatique, la seconde solution semble la meilleure, non ?
C’est précisément pour ça qu’on préfère le chaos organisé au rangement où, à peine une demi-heure plus tard, on ne retrouve plus rien.
D’ailleurs, c’est aussi pour ça qu’on dit « chaque chose a sa place et chaque place a sa chose » : on doit trouver une place logique à chaque chose et rien ne devrait l’y remplacer.
Si quand tu ouvres le tiroir de ton bureau, au lieu de trouver le stylo que tu cherches (en fait rangé dans le tiroir à papeterie) tu trouves des élastiques pour tes cheveux, ça veut dire qu’il faut que tu arrêtes d’attacher tes cheveux avant de bosser, tu portes sans doute un casque, ça te gêne, tu finis par enlever l’élastique et le mettre au premier endroit dispo qui n’est pas sa place, ce qui te prive de place pour tes stylos que tu te forces à ranger à un endroit moins intuitif.
Donc débutons au bon endroit : on trie ses affaires et on s’organise pour les avoir là où on va en avoir besoin plutôt que là où « le bon sens » voudrait qu’on les range.
Si tout est bien organisé, tu dois systématiquement trouver chaque chose là où tu vas instinctivement aller la chercher (la tasse de café oubliée dans le micro-onde ne compte pas, c’est l’exception TDAH qui confirme la règle, pas la place légitime de la tasse en question, je te vois venir).
Maintenant, je ne vais pas te mentir, tous tes problèmes ne vont pas miraculeusement disparaître de cette façon.
Il est possible que tu t’organises parfaitement, d’ailleurs tu vas vite le sentir parce que tu ne vas plus courir constamment d’une pièce à l’autre, ni te résigner à retrouver des affaires, et pourtant que tu te retrouves quand même noyé·e dans le bazar.
Et la raison pour laquelle cela se produit est très simple : tu as tout simplement trop d’affaires.
Cela s’explique d’une manière extrêmement simple : à force qu’on te rabâche qu’il faut ranger, tu as commencé à acheter plus de rangements, pour mieux oublier les choses qui sont allées dedans, tu as probablement aussi des choses en doublon (faute de retrouver les premiers, tu as pris un deuxième exemplaire) et de nouveau le chaos.
Pour que ce chaos fasse place à une organisation épurée et durable, il va falloir trier pour que ce que tu possèdes entre dans ton nombre organisationnel.
Et celui-ci t’est propre, personne ne peut dire à ta place combien d’objets tu peux gérer, surtout que la détermination de ce nombre dépend aussi de la pièce dont on parle.
Alors comment on trie ce qu’on garde absolument parce qu’on peut le gérer et qu’est-ce qu’on fait du reste ?
Ce sera le sujet du prochain article !
D’ici là, à ta prochaine session de ménage n’oublie pas : organise au lieu de ranger 😉
Cet article est basé sur les travaux de Dana K. White et son passage dans le podcast de Mel Robbins « 5 easy steps to make your home and your mind clutter-free ».
[…] juste avant ça, précision importante que cet article est la suite de celui-ci https://vraimentvivre.fr/rangement-vs-organisation/ que je vous conseille vivement de lire avant pour des raisons de… logique et compréhension […]