On continue de parler de rangement vs organisation et on va voir comment faire pour déterminer ce que l’on doit garder et ce dont on doit trouver quoi faire.

Mais juste avant ça, précision importante que cet article est la suite de celui-ci https://vraimentvivre.fr/rangement-vs-organisation/ que je vous conseille vivement de lire avant pour des raisons de… logique et compréhension 🙂

Si vous êtes à jour, on peut en revenir à quoi faire de toutes nos possessions.
On avait terminé l’article précédent sur une vérité : pour bien s’organiser, il faut connaître son seuil de « pre-clutter », c’est-à-dire le nombre d’affaires que l’on peut posséder dans une pièce sans que l’on se retrouve à ne plus rien remettre à sa place et qu’on s’y perde rapidement.

Et là, il y a deux approches en la matière :
1/ chaque fois que quelque chose traîne, soit on lui définit une place, soit ça finit dans le carton à trier
ou
2/ on met absolument tout dans un carton et on pioche ce dont on a besoin en lui attribuant une place le moment venu

Je suis adepte de la deuxième méthode parce que comme ça, on s’assure bien plus rapidement d’isoler ce dont on a besoin de ce que l’on doit trier.

Une fois qu’on a tout le matériel rigoureusement nécessaire, généralement ça prend une bonne semaine pour en acquérir la certitude, on peut passer à l’étape « que faire de tout ceci ? », étape détestée par les gens qui gardent des trucs pour des raisons qui vont de la valeur sentimentale pure à la peur du manque.

Pour effectuer ce tri, il va falloir s’armer de 3 nouveaux cartons :
1/ un pour donner
2/ un pour « je veux le garder faut que je lui trouve sa vraie place »
3/ un pour « vraiment j’ai encore ce truc alors qu’il devrait être à la poubelle tellement y’a rien de récupérable ??? »

Et on va attaquer la partie douloureuse : savoir quand il faut se séparer d’un objet.

Give away your stuff: donnez donc ce matériel dont vous n’avez plus l’usage.
Si vous êtes précaire, vendez-le si vous voulez, sous réserve de vous fixer une limite de temps pour le faire, après quoi vous donnerez pour ne pas procrastiner votre organisation au motif que « un jour la pile que j’ai stocké là partira, c’est sûr ».

A priori, vous saurez quoi jeter, c’est un choix relativement simple, mais quoi garder ou quoi give away, comment on décide ?

On va se poser deux questions :
1/ à quoi ça va servir si je décide de le garder ?
Et ça doit avoir un usage, pas être motivé parce que « je le garde parce que quand même…+ motif purement émotionnel; et ne vous inquiétez pas pour les babioles que vous tenez de grand mamie, a priori elles sont sur une étagère et pas dans le bazar que vous essayez d’organiser, donc elles ont déjà leur place;
2/ quand j’en aurais besoin, où est-ce que je vais le chercher ?
Et ça doit avoir sa place à l’endroit en question, sinon il faut la créer en donnant autre chose, autrement c’est une fausse excuse.

Le fond de la méthode give away, c’est l’honnêteté envers soi-même; il faut être pragmatique.

Exemple perso : j’ai gardé des années un jean avec une broderie magnifique en me disant « le jour où j’aurais perdu assez de poids, je le remettrai, il définit mon objectif ».
Pendant toutes ses années, ce jean a pris la place d’habits dont j’aurais eu besoin, ne m’a servi à rien (à part culpabiliser de pas perdre de poids) et surtout, n’a pas pu servir à autrui.
Je l’ai troqué contre un vêtement à ma taille et je n’ai aucun regret.
Parfois la place d’un objet est surtout chez quelqu’un d’autre.

Autre exemple, plus pratico-pratique : comme beaucoup de personnes neuroA, j’ai du mal à garder le rythme pour la vaisselle. Ou alors, c’est ce que je croyais.
J’ai une technique secrète pour garder le rythme et j’en parlerai dans un article dédié, mais ce qui m’a aidé, c’est de « de-clutter » ma cuisine en donnant mon excès de vaisselle.
Parce que quand on est 3 à la maison, avoir un service pour 10, ça sert juste à remettre la vaisselle à plus tard et à sortir un service propre et répéter l’opération jusqu’à avoir une pile très démoralisante dans l’évier.
Je sais que je n’ai pas l’énergie nécessaire à passer 30 minutes à faire la vaisselle, donc j’ai décidé de garder le strict nécessaire et je lave au fur et à mesure.
Et quand j’ai des invités ? Je m’organise en mode buffet, avec des petits plateaux de service, ou je propose un mode « pique nique » où chacun·e apporte quelque chose, quitte à laver les plateaux/plats de mes invité·e·s avant qu’iels ne repartent et le tour est joué.

« Mais je peux aussi mettre mes excédents de vaisselles dans un carton, au grenier et aller la chercher quand je veux »

S’il est possible de se passer de cette vaisselle au quotidien, pourquoi vouloir la garder absolument ?
Et attention au danger du mésusage des conteneurs.
On conteneur… contient, il est là pour qu’on organise nos espaces selon nos besoins.
Ce n’est pas une extension.
Ce n’est pas un outil de stockage passif.

Je l’écris car c’est une très bonne réflexion de Dana K. White : l’usage des conteurs a été transformé en extension de stockage par les mêmes qui vous vendent une idée de maison rangée, où quand on surconsomme et qu’on achète encore 10 pochettes de crayons alors qu’on en a déjà trop, on achète aussi la boite pour les ranger joliment et ne plus jamais les ressortir.

Soit ça vous sers au quotidien, soit ça peut vous servir dans des occasions précises, dans les deux cas ça doit avoir sa place et une vraie place, pas un conteneur d’oubli.
Soit ça ne valide pas ses critères et si c’est encore utile, ça se donne, sinon, ça se jette.

Cela fonctionne pour tout : vous voulez changer votre déco, vous enlevez des cadres pour en mettre des nouveaux : give away les premiers !
Vous avez une tendance à la consommation compulsive à cause d’une forme d’anxiété ? Pour chaque nouvel item, give away un ancien item.

Et surtout… une fois votre nombre « pre-cluter » identifié : tenez-vous y.
C’est probablement la partie la plus difficile, car si vous contrôlez ce que vous achetez, vous ne contrôlez pas forcément ce que l’on vous offre et pourtant il va falloir en tenir compte.
N’hésitez pas à communiquer avec vos proches sur votre démarche, le pourquoi et le comment de cette organisation. Vous pouvez aussi les installer dans une dynamique de troc plutôt que de simple cadeau.

Voilà, j’espère que ce petit duo d’articles sur la différence entre rangement et organisation vous aura été utile 🙂

N’hésitez pas à dire en commentaire ce que vous expérimentez / vos astuces, etc 🙂


Cet article est basé sur les travaux de Dana K. White et son passage dans le podcast de Mel Robbins « 5 easy steps to make your home and your mind clutter-free ».

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